Ce livre est la collection cinématographique de quelques figures des baisers et des cris des dérives et des caresses des danses et des chants qui ouvrent sur des formes de vie aptes à destituer la violence du Pouvoir. Dans la dévastation néolibérale de notre monde les films n’ont pas pour tâche de nous consoler mais de désigner le possible et l’impossible : montrer sans ciller ce qui est et ne devrait pas être faire signe vers ce qui n’est pas encore mais exige d’advenir. L’impolitique de la beauté défendue dans cet essai pense l’art comme ce lieu oùnos puissances de pâtir et nos puissances de partage sans faire une politique forment la promesse d’une justice prochaine. Les péons de Sergueï M. Eisenstein les grévistes de Jean-Luc Godard les reines de João Pedro Rodrigues les patriarches de Pedro Costa ou de Béla Tarr les migrants de Tsai Ming-liang et les spectres d’Apichatpong Weerasethakul tous marchent au-devant de nous en éclaireurs des communautés à venir.