L’œuvre d’Henri Maldiney (1912-2013) s’inscrit et se distingue au sein de la phénoménologie de langue française se tenant toujours à la croisée de l’anthropologie et de l’esthétique. Philosophe formé à l’école de Husserl et de Heidegger il a beaucoup appris et collaboré avec les grands psychiatres du courant de l’anthropologie psychiatrique (Ludwig Binswanger Roland Kuhn Jacques Schotte). Si son travail le plus connu est sans doute l’esthétique des rythmes la vie des formes et leur apparition dans l’Ouvert il est toujours resté un philosophe de l’existence appréhendée par ses crises et ses créations. Au centre de son œuvre se tient le présent originaire qui ouvre l’avenir : je suis toujours en projet au-devant de moi-même. Mais l’existence ne se réduit pas à cette anticipation. Plus profondément que le projet qui connote toujours une certaine maîtrise Maldiney situe le « pathique ». Être passible d’une rencontre accepter de se laisser surprendre par une œuvre d’art comme par une personne c’est cela que Maldiney appelle « transpassibilité ». L’événement d’une rencontre est toujours simultanément un avènement à soi. Dès lors toute la recherche est orientée par la mise à jour de l’Ouvert son accessibilité comme son obturation dans la psychose.Cette introduction à la philosophie d’Henri Maldiney insiste sur l’unité d’un travail qui ne cesse de penser ensemble l’art et la folie ce qu’ils ont à se dire ce qu’ils ont à nous dire.