Résumé :
La biomédecine du XXIe siècle avec ses possibilités de dépistage prénatal offre une lecture de la vie où un couple doit exprimer à l’annonce d’une anomalie génétique sa volonté de transmettre ou non à sa descendance son héritage biologique. Mais dès lors qu’on s’interroge sur le corps et la notion de personne on est confronté à différents modèles de l’humain selon ses convictions religieuses ses idéaux culturels et familiaux et son expérience passée par rapport à la maladie. C’est dans ce contexte « bio-social » que des femmes immigrées originaires d’Afrique subsaharienne peuvent découvrir en France à l’occasion d’un accouchement que leur enfant est porteur d’une maladie génétique héréditaire appelée « drépanocytose ». Cette maladie est paradigmatique car elle fait valoir la notion de race en médecine. Elle interroge la notion de « culture d’origine » révèle des théories différentes de l’hérédité des préjugés et des stéréotypes des pratiques de discrimination dans un contexte politique qui risque de conduire à une racialisation des rapports sociaux.§§§Doris BONNET est directrice de recherches à l’Institut de recherche pour le développement membre de l’UMR 196 Paris Descartes Ined IRD laboratoire du Ceped membre associé au Centre d’études africaines EHESS (Paris).