De modernité à gouvernance en passant par transparence réforme crise croissance ou diversité : la Lingua Quintae Respublicae (LQR) travaille chaque jour dans les journaux les supermarchés les transports en commun les « 20 heures » des grandes chaînes à la domestication des esprits. Comme par imprégnation lente la langue du néolibéralisme s’installe : plus elle est parlée et plus ce qu’elle promeut se produit dans la réalité. Créée et diffusée par les publicitaires et les économistes reprise par les politiciens la LQR est devenue l’une des armes les plus efficaces du maintien de l’ordre.
Ce livre décode les tours et les détours de cette langue omniprésente décrypte ses euphémismes ses façons d’essorer les mots jusqu’à ce qu’ils en perdent leur sens son exploitation des « valeurs universelles » et de la « lutte antiterroriste ». Désormais il n’y a plus de pauvres mais des gens de condition modeste plus d’exploités mais des exclus plus de classes mais des couches sociales. C’est ainsi que la LQR substitue aux mots de l’émancipation et de la subversion ceux de la conformité et de la soumission.