Tout a une fin. Et tout en général n'en a pas plus d'une. On ne finit qu'une fois. Et si "tout le narratif naît du malheur des hommes" (Raymond Queneau) l'arrêt de la narration ne peut se situer qu'au commencement du bonheur. Un roman ne peut s'achever qu'au commencement du bonheur : ils furent heureux et eurent beaucoup de quoi déjà ? Le roman qui peut beaucoup se permettre peut bien essayer de finir à chaque pas. Oui mais comment faire ? En minimisant le malheur des hommes au jour le jour et en étant à chaque fois contredit par la circonstance suivante. Fins : Axandine et Axandal s'aiment disent qu'ils se désaiment et continuent à s'aimer. Le docteur Doucement et madame Doucement aussi. Entre eux il y a une maladie inédite. Autour d'eux il y a une élection présidentielle. À la fin des fins ils ne sont ni heureux ni malheureux. Fin. Ça c'est du résumé ! Mais alors si à la fin des fins ils ne sont ni heureux ni malheureux ce roman il ne finit pas ! Ce n'est pas grave il y a une postface.