La chance nous a été donnée de retrouver la piste d'un inconnu un de ces acteurs de l'histoire sociale et politique de notre pays généralement engloutis dans le passé.Cette histoire a débuté comme un roman policier par une énigme le jour où une archiviste du Centre international de recherches sur l'anarchisme de Lausanne (CIRA) nous confiait la photocopie d'une lettre manuscrite datée de 1924 et signée par un anarchiste toulousain Alphonse Tricheux. Celui-ci informait un correspondant suisse de la création à Toulouse d'une coopérative libertaire.Tricheux était un de ces innombrables "petits" "sans-grades" ignorés de tous. Pas à pas de centres d'archives en services d'état civil en passant par des compagnies de transports transatlantiques dont les dossiers avaient sombré à jamais nous avons suivi le personnage. Nous avons ainsi pu rencontrer le mécontentement des paysans des Corbières la grève générale des planteurs de tabac à La Havane et les manifestations de soutien à Sacco et Vanzetti à Toulouse lieux où Tricheux avait vécu. Des publications diverses cubaines françaises et bien sûr toulousaines ont enrichi les luttes les meetings et les innombrables réunions.Peu à peu sa figure émergeait des archives et retrouvait sa stature d'alors. De son vivant il avait fait l'objet d'investigations "rapprochées". Il avait été suivi surveillé fiché par les Renseignements généraux qui avaient amassé sur lui et ses amis de nombreux rapports et comptes rendus.C'est ainsi que Toulouse après Cuba et les Corbières devait nous permettre de comprendre ceux qui gravitaient autour de lui. Les compagnons de lutte les amis et les adversaires bien sûr mais aussi les groupes sociaux et politiques ce milieu dans lequel non seulement il vivait et travaillait mais qu'il voulait changer.