Claude Berger est placé par naissance au coeur des drames du siècle passé le régime nazi et Vichy dont il réchappe le totalitarisme bolchévique qu'il démystifi e la décolonisation. Il reçoit une étoile jaune le jour de ses six ans. Suit la condamnation à mort qui pèse sur les enfants juifs et un enfermement de deux années dans une maison vétuste aux volets fermés. Chaque sortie s'achève par une survie miraculeuse. La Libération substitue la misère à la traque qu'elle recouvre d'une chape de silence.1954 guerre d'Algérie il se révolte contre la torture : de quoi est donc porteur l'inconscient de l'Occident ?En Afrique sous le communisme primitif il découvre l'animisme. Bénévole en Algérie il est pris au piège de la face cachée de l'indépendance. En 1971 il démystifi e Lénine et dénonce capitalisme et salariat d'Etat. Le sociopsychanalyste Gérard Mendel lui témoigne sa connivence. Son essai Marx l'association l'anti-Lénine vers l'abolition du salariat lui vaut l'hommage d'Otelo de Carvalho l'initiateur de la révolution des oeillets. André Gorz le soutient. "Lip et après ?" paraît dans Les Temps Modernes "Georges Marchais et la question juive" dans Le Matin.La question du pourquoi et non pas seulement du comment de la mort des Juifs ne cesse de le hanter. Il dénonce une mythologie progressiste née de l'antisémitisme des pères de la pensée de gauche. Elle empêche d'oeuvrer vers une société solidaire et non-salariale. C'est cette quête que Claude Berger conte ici. Une histoire riche d'engagements : la défense de la population pauvre du Marais l'exercice d'une médecine sociale l'interruption d'une messe à Pétain. Une histoire riche de rencontres de personnages croisés : Georges Perec Jacques Lanzmann Jean Rouch Kateb Yacine Jean-Paul Sartre Bernard Lambert Benny Lévy. Une histoire parsemée de récits de montagne en écho de ceux d'Erri De Luca mais aussi de miracles de mystique et de poésie. "J'aurais traîné une vie entière un couloir de la mort de deux ans pour le dissoudre dans la recréation du monde" dira l'auteur faisant sien le propos de Chateaubriand : "Il est possible que mon Itinéraire demeure comme un manuel à l'usage des Juifs errants de ma sorte."