La mouvance antimondialisation et singulièrement Attac se focalise sur la question de la spéculation financière. Cette obsession la conduit à faire pression sur les hommes politiques afin qu'ils instaurent le contrôle des mouvements de capitaux internationaux. La belle unanimité qui se dessine aujourd'hui à ce sujet devrait inciter les militants « antimondialisation » à s'interroger à la fois sur leur identité et sur la signification profonde de leur engagement contre la dictature des marchés financiers. James Tobin père de la fameuse taxe ne déclare-t-il pas : « Le fait que l'on assimile mon système de taxation des opérations de change à une réforme de gauche demeure pour moi une énigme » ? Attac ultime refuge depuis sa création de tous les déçus de la politique doit-elle se contenter d'apporter un supplément d'âme au capitalisme ? Jusqu'à preuve du contraire l'association semble pallier les carences d'un système qui ne parvient pas pour l'heure à assurer durablement sa régulation.