Toute science admet-on commence par détacher un objet en le rendant indépendant des sujets et des situations. Mais cette conception étroite de la connaissance scientifique laisse subsister des zones d'ombre. La conscience n'est pas un objet. Elle est ce sans quoi rien ne pourrait être pris pour objet. La conscience n'est pas détachable des sujets car elle s'identifie à ce qui est vécu par un sujet. De façon analogue en physique quantique un phénomène n'est pas dissociable de son contexte expérimental car il s'identifie à ce qui se manifeste à grande échelle au laboratoire. Que faire pour ne pas laisser ces cas extrêmes de côté ? Généraliser la méthode scientifique. Ne plus la borner à définir et à caractériser des objets mais l'étendre à la coordination directe des expériences. Telle est la révolution de pensée qu'il faut accomplir pour résoudre ou plutôt dissoudre deux questions-limites de la science : le problème de l'origine de la conscience et le paradoxe du « chat de Schrödinger » en physique quantique.