«Un autre de mes amis habitait avec sa famille dans l'immédiat voisinage du zoo de Kyoto ; une grille seulement séparait les cages de sa maison. [...] Advenu avant que le soleil ne se lève le séisme donc fit entendre son bruit chtonien habituel comparable aux notes les plus basses de grandes orgues accompagné des claquements consécutifs aux effondrements chutes et destructions de toutes choses mais surtout là du brouhaha ou du tohu-bohu confus des animaux affolés par le choc : lions gorilles tigres chameaux reptiles bouquetins vertébrés de tous poils et volatiles de tous plumages rugissaient feulaient hurlaient bramaient blatéraient sifflaient pépiaient... beuglaient comme une jungle étrange revenue aux angoisses naturelles de la terre. [...] Le croira-t-on ? Accoutumées à leur esclavage et comme droguées d'immobilité les bêtes ne quittèrent fosse cage ni volière même lorsque les barrières s'en trouvèrent démantelées. Elles hurlèrent sans bouger comme si elles attendaient que les grilles reviennent aveugles à leur présence donc à leur disparition.» Dans ces Nouvelles du monde les paysages jouent un rôle aussi central que les contes et les personnes. Chaque récit naît de la vie commune de femmes et d'hommes avec un pays qui les émerveille et qu'en retour ils enchantent. Ainsi croyant écrire un paysage le conteur dit l'univers et à donner des nouvelles d'un tel il en dit de tout le monde.