Peu de civilisations apparaissent si foncièrement rustiques que la civilisation médiévale. Formée sur l'effondrement du décor urbain que Rome avait un moment planté sur un fond de campagnes de pâtures et de forêts elle a grandi avec la ruralisation de la société et de la culture citadines. Même si elle se désintègre par la suite en fonction de l'expansion des villes de cet univers on connaissait paradoxalement mieux les moines et les prêtres les guerriers et les marchands que le monde des campagnes. Georges Duby établit dans cet ouvrage la première grande synthèse de notre connaissance du monde rural au Moyen Âge : «vivante stimulante attachante» telles sont les épithètes qu'un critique choisissait pour caractériser cet ouvrage devenu depuis lors de par ses qualités un classique. Dans ce second volume Georges Duby se focalise sur la seigneurie et l'économie rurale (XIe-XIIIe siècles) analysant la formation de la puissance seigneuriale et l'évolution des rapports des paysans avec cette puissance. Le livre s'achève sur la mutation du XIVe siècle siècle de crise de famine et d'épidémie entraînant une détérioration de la condition des paysans qui ne prendra fin qu'au milieu du XVe siècle.