Qu'est-ce que le Moyen Âge ? Une époque sombre pleine d'épidémies de famines de superstitions ? Un âge d'or fait de tournois de vie de cour d'elfes et de fées de fidélité chevaleresque ? Un moment prometteur qui contiendrait en germe des phénomènes aussi divers que le capitalisme l'État moderne ou l'ascension de la bourgeoisie ? Au fil des siècles c'est bien un Moyen Âge inventé qui a pris corps dans l'imaginaire collectif. Les historiens eux battent en brèche ces représentations simplificatrices. Faut-il parler d'un Moyen Âge ou de plusieurs ? Fut-il latin ou germanique ? Quel sens donner à la notion de «féodalité» ? Comment chasser l'image homogène d'un «Moyen Âge chrétien» quand on sait qu'il connut plusieurs christianismes ? Mais en définitive suggère Giuseppe Sergi le Moyen Âge aurait surtout été une longue ère expérimentale où furent éprouvées de nouvelles formes politico-sociales. À charge pour nous de considérer sans émotivité sans a priori négatif ni nostalgie «l'abstraction qu'est le Moyen Âge» pour voir fonctionner comme en laboratoire les hommes et les structures du passé.