Résumé :
Si l’on entend avec Jacques Rancière la démocratie non pas comme simple forme politique mais comme force d’excès et de dissensus qu’en est-il alors de la littérature et des arts ? À quelles conditions peut-on dire qu’ils sont démocratiques c’est-à-dire qu’ils favorisent la redistribution des espaces et des temps la disposition nouvelle du visible et de l’invisible la circulation inédite de la parole et du bruit entre ceux qui parlent ceux qui ne parlent pas et ceux qui parlent mal ? Par ailleurs si ce qui se dévoile par choc sensible ne se livre pas immédiatement à la compréhension à laquelle aspire l’art critique comment une telle esthétique du choc sensible en refusant de refermer l’œuvre sur un concept qui lui préexisterait pourrait-elle permettre l’expérience d’un sens commun toujours fracturable se défaisant et se retissant sans modèle ni scénario préécrit ? Quelle est en défi nitive la puissance proprement politique de ce qui dans le sensible résiste au sens et à la forme établis ?