Charlot a cent ans. Le 7 février 1914 à la sortie de Charlot est content de lui le «petit homme» apparaît pour la première fois sur les écrans. Dans les studios de la Keystone Mack Sennett avait réclamé au jeune embauché «un maquillage comique. N'importe quoi». «Je me suis dit écrit Chaplin dans son autobiographie que j'allais mettre un pantalon trop large de grandes chaussures et agrémenter le tout d'une canne et d'un melon. Je m'ajoutai une petite moustache qui me donnerait quelques années de plus sans dissimuler mon expression.» Ainsi est né ce «pantin de la rue» cette «sauterelle cinématographique» ce «dieu de la foule» dont le succès immédiat et mondial fait un «nouvel être mythologique». Capable d'unir tragédie et comédie de faire communier en un même rire le petit peuple les artistes et les puissants le célèbre vagabond a suscité au fil des ans un flot de témoignages commentaires et écrits de toutes sortes. Charlot vu et célébré par les poètes écrivains et artistes critiques d'art et de cinéma intellectuels et politiques de tous les pays (d'Aragon à Desnos de Delluc à Kracauer de Churchill à Hannah Arendt de Brecht à Sartre...) : tel est l'objet de cette anthologie sans équivalent en France.