Une femme part présenter son roman Le Pays des lassitudes à Vilan en Volène invitée par le bibliothécaire à un « Samedi littéraire » dans L'Espace Polyvalent de la ville. Elle doit être interviewée par une journaliste et lire plusieurs passages de son livre. À son arrivée elle n'a qu'une envie : fuir ce trou. Elle qui n'accepte jamais une invitation elle qui préfère songer à son dîner privé du lendemain et redoute que sa dernière robe ne soit trop courte pour l'occasion n'a en réalité aucune intention de parler d'elle-même. Mais la journaliste a décidé de ne pas la lâcher avec ses questions brillantes et irritantes tandis que le bibliothécaire paraît désarmant de gentillesse. Sur scène la tension dramatique monte car la romancière cherche à se dérober ; mais la lecture des extraits secoue intrigue et derrière la fausse légèreté de ses réponses ressort un impératif écrire pour combler « l'insuffisance du réel ». La frivolité première devient une gaieté féroce puis cède à la mélancolie. La phrase de l'écrivain américain Michael Herr décrivant Las Vegas : « Ce n'est pas tant que vous ayez gagné ou perdu mais comment vous racontez la partie. » jette un magnifique éclairage sur ce texte littéraire pour le théâtre et la lecture.