Il est difficile pratiquement de lire les 9 000 pages des Mémoires de Saint-Simon d'autant que tout n'est pas d'un intérêt égal et que les passages les moins intéressants rapportant des événements adventices font perdre le fil des intrigues qui font la vie de ces Mémoires Les anthologies actuellement existantes font elles disparaître ce fil parce qu'elles ne sont que de simples agrégats de scènes et de portraits qu'on lit indépendamment les uns des autres et auxquels manquent par conséquent ce qui les a précédés et les explique ainsi que la tension provoquée par l'attente de ce qui va suivre. Cette édition grâce à son ampleur permet de lire les Mémoires de Saint-Simon comme un roman d'une manière suivie et quasi-continue et de remplir le but de son auteur : « mettre son lecteur au milieu de tout ce qu'il raconte en sorte qu'il croit moins lire une histoire ou des mémoires qu'être lui-même dans le secret de tout ce qui lui est représenté et spectateur de tout ce qui lui est raconté ».