L'autonomie est aujourd'hui la priorité des politiques sociales le maître-étalon de la vulnérabilité des publics dans nos sociétés compétitives et l'ambition de toute mesure d'accompagnement. Il faut que l'individu sorte de sa dépendance - ce négatif de l'autonomie - pour devenir enfin "autonome". Le modèle est si communément admis qu'on ne le questionne plus. Il existe pourtant d'autres approches. Cet ouvrage propose un retour critique sur le couple autonomie-dépendance qui forme le socle inconscient des politiques sociales et un tableau des alternatives qui s'expérimentent aujourd'hui. À partir d'études de cas nous mettons en évidence plusieurs paradoxes de l'autonomie entre injonctions politiques et aspirations des publics à l'autodétermination. Nous explorons ensuite des pratiques issues de la société civile : dans les squats ouverts les mouvements coopératifs chez les "Makers" ou la communauté d'Emmaüs émergent des modes de solidarité et d'échange inédits où l'autonomie n'est plus conçue comme un envers de la dépendance mais comme la liberté de choisir ses interdépendances.