La peur collective n'est pas simplement associée à des craintes de « haut niveau » telles que les attaques terroristes les catastrophes naturelles le sida ou les épidémies. Elle recouvre aussi ce que plusieurs travaux académiques ont appelé les « peurs tranquilles » de la vie de tous les jours. Ce polymorphisme de la notion de peur explique sans doute la difficulté à la théoriser notamment dans le cadre des sciences humaines et sociales qui ont plutôt tendance à développer et à décrire celles de risque ou de menace. Pourtant plusieurs questions se posent : de la petite phobie individuelle (tel individu particulier ayant peur des fourmis) aux « grandes » peurs collectives (la peur de la nature sauvage par exemple) comment déterminer quelle est la part de l'une au sein de l'autre ? Autrement dit y a-t-il en ce domaine primauté de l'individu sur le groupe ou l'inverse ? Est-ce la « totalisation » de phobies individuelles qui crée une peur de petit moyen ou grand groupe ? Ou au contraire est-ce une peur collective qui s'individualise en des phobies particulières ce phénomène contribuant à son tour à maintenir et à pérenniser la peur collective ? Dans la lignée de Michel-Louis Rouquette les auteurs de cet ouvrage utilisent la notion de « pensée sociale » comme matrice d'approche explicative des peurs collectives contemporaines. Ils proposent des modélisations (règles d'élaboration fonctionnement) analysent l'influence de facteurs sociaux majeurs (l'héritage social la culture) et l'importance des enjeux identitaires pour appréhender les peurs socialement partagées. Mise en vente le 29 août 2013.