«Abu Farid dépose sur le drap de la pulpe d'olives écrasées. Puis il l'étale en une couche égale et rabat les coins. [...] Il va chercher [...] un long bâton de bois plus gros que mon bras l'enfance dans un trou du cabestan et se met à pousser. [...J Le bois gémit et l'huile coule dense opaque et verte. Son arôme emplit la pièce. Il emplit mes poumons et je frissonne de joie. J'ai l'impression d'assister à quelque chose de très beau de très vieux et de... sacré. J'en ai la chair de poule. Alors je me rends compte que je suis heureux d'être vivant... que je suis là.» Peu après l'année de la tornade qui a vu des poissons et des oranges tomber du ciel le père d'Anwar est revenu porteur d'une étrange Imite parlante : la radio a ainsi fait son apparition à Magdalena petit paradis au azur des montages du Liban. Le temps y semble suspendu au rythme des récoltes de l'arrivée du rétameur. Dans ce cocon Anwar découvre la vie Il apprend à écrire émerveillé. II connaît la douleur de perdre un être cher. Il entrevoit le monde secret des femmes. Mais bientôt l'innocence s'enfuit. Le tango du gramophone remplace les danses traditionnelles. La première auto surgit monstre pétaradant... tout est chamboulé ! L'Enfant de La Tour de la Lune possède comme chez Mark Twain ou Marcel Pagnol la magie vibrante de ces récits d'enfance qu'on n'oublie pas.