Tout à la fois romantique et classique dilettante et bourreau de travail solitaire et mondain Eugène Delacroix a tout peint. Passionnément. D'une vaste érudition il a trouvé son inspiration chez les plus grands Shakespeare Goethe Byron et Dante. Passant librement du mythe à la réalité il a traduit les souffrances de son siècle avec une rare puissance imaginative Les Massacres de Scio La Grèce sur les ruines de Missolonghi La Liberté guidant le peuple symbole à jamais de la révolution. En 1832 au Maroc il découvre fasciné la lumière implacable et l'"Antiquité véritable" ; aquarelles et croquis se multiplient pour constituer le substrat d'une centaine de tableaux dont les Femmes d'Alger (1834). De retour à Paris il se voue aux "grandes lumières de la peinture murale" (Assemblée nationale Sénat) et après avoir versé "tour à tour sur ses toiles inspirées le sang la lumière et les ténèbres" livre à l'église Saint-Sulpice le dernier combat de sa vie lui ce voltairien convaincu qui n'a cessé de confier à son Journal en même temps que ses réflexions esthétiques ses questions et ses doutes.Arlette Sérullaz et Annick Doutriaux éclairent l'univers de ce peintre-poète dans lequel Baudelaire voyait le "chef de l'école moderne".