Quel est le lien entre immunologie et identité? Au cœur de l’immunologie se trouvent les concepts de « soi » et de « non-soi » ainsi que ceux d’unicité et d’individualité. Les immunologistes contemporains affirment que en se fondant sur le vocabulaire du soi et du non-soi leur discipline apporte une réponse à la question de savoir ce qui fait l’identité d’un organisme à travers le temps.Cet ouvrage met en doute cette affirmation. S’appuyant sur des données récentes sur la tolérance immunitaire le chimérisme ou encore la symbiose il montre que la théorie du soi et du non-soi qui domine l’immunologie depuis plus de cinquante ans n’est plus adéquate. Il propose une autre théorie la théorie de la continuité dont l’un des objectifs est de rendre compte des nombreux cas dans lesquels un organisme tolère des entités étrangères en particulier des bactéries. L’organisme doit alors être compris selon une perspective écologique : il est ouvert à l’extériorité à l’autre et en grande partie constitué par l’appropriation d’entités initialement « étrangères ».L’immunologie donne bien une définition de l’identité biologique mais celle-ci est aux antipodes de la conception selon laquelle l’organisme serait une réalité fermée définie de façon endogène et défendant son intégrité contre tout « non-soi ».