« Deviens meilleur! » est un impératif pour l’être humain. Nous avons besoin de nous perfectionner sans cesse de nous dépasser parfois pour atteindre les buts que nous nous fixons ou que d’autres nous fixent. Cette aspiration a d’ailleurs été conceptualisée comme un devoir moral par certains philosophes tels Kant ou Aristote. Pourtant ce projet d’amélioration remis au centre de l’actualité sous le nom de human enhancement par des auteurs anglo-saxons est actuellement reçu avec fraîcheur voire parfois avec une franche hostilité. Dépasser ses limites serait-il devenu moralement discutable? C’est ce qu’on entend souvent surtout lorsque par-delà l’augmentation de l’être humain on voit poindre un être posthumain ou transhumain. Un tel être suscite des émotions négatives allant parfois jusqu’à la panique puisque son avènement signifierait craint-on la fin de l’humanisme. Mais est-ce vraiment le cas? Quand on examine calmement ce courant on se rend compte que si effectivement il justifie certaines inquiétudes morales il reste toutefois en accord avec un projet immémorial celui de rendre le monde que nous habitons plus humain.