La question du monde – ou mieux des conditions dans lesquelles le « donné » peut accéder à la mondanéité faire monde – est sans doute un des fils conducteurs les plus puissants de l’œuvre de Heidegger au-delà même de l’ontologie ou de la « question de l’être ». On peut le suivre aujourd’hui depuis le premier cours de Fribourg (1919) jusqu’aux derniers essais des années soixante. Certes en 1950 quand il publie en français sa thèse consacrée au concept de monde chez Heidegger Walter Biemel à l’époque collaborateur scientifique des Archives Husserl de Louvain ne disposait pas de l’ensemble des cours aujourd’hui accessibles et son analyse demeurait centrée pour l’essentiel sur Être et temps. L’ouvrage n’en est pas moins devenu un classique précisément parce qu’il fut un des premiers à aborder l’œuvre de Heidegger par le biais de l’être-au- monde et de la « mondanéité ».