La manière dont nous agissons et plus profondément la nature de nos actes engagent-elles ce que nous sommes?Ce livre repose sur un postulat : si l’homme est libre ses actions ne s’en rapportent pas moins à ce qu’il est ou encore à sa nature. Dès lors la question de l’acte libre ne relève pas seulement et peut-être pas d’abord de l’éthique mais se nourrit tout aussi bien de la problématique métaphysique de l’être entendu comme être en acte.À travers ses vicissitudes au long de l’Antiquité tardive puis du Moyen Âge arabe et latin ce livre fait l’histoire du concept d’acte dont la signification se dédouble pour s’entendre comme actualité et activité.Anciennement l’acte se déterminait comme éclosion ou accomplissement d’une potentialité présente en la substance; il en viendra bientôt à se penser comme effectuation c’est-à-dire comme effet de sa production par un autre.Or si les étants du monde sont produits par un autre leur être singulièrement l’être de l’homme réfère aussi à une activité. Advenu à l’être par l’oeuvre d’un autre l’homme agit librement sur le cours des événements et le modifie.À travers l’histoire complexe du concept d’acte les pages qu’on va lire montrent comment émerge puis s’impose la notion (centrale pour les temps modernes) d’une contingence radicale du monde et de l’action humaine en ce monde. Penser la liberté ne dispense pas d’interroger la nature en son irréductible complexité.