La tâche que s’assigne Hans Jonas est double mais se résout dans une seule et même intuition. Il s’agit d’une part de montrer que l’ontologie trouve sa vérité à condition de surmonter le dualisme du sujet et de l’objet et de se défaire définitivement du point de vue de la substance dont celui-ci procède. Il s’agit d’autre part de donner un fondement à l’éthique en échappant au risque de subjectivisme. Or c’est en méditant sur la finitude de la vie que l’on pourra quasiment dans un même geste non seulement penser authentiquement l’ouverture de l’homme à l’être mais également le devoir qui lui incombe à l’égard du monde. L’ontologie de la vie est la condition d’une anthropologie qui apprend à l’homme ce qu’il est mais aussi ce qu’il doit faire.