Le « nihilisme » a d’abord été la notion centrale d’un diagnostic porté sur l’époque contemporaine de ceux qui l’ont formulé au XIXe et au XXe siècles; mais en même temps il a aussitôt désigné à la fois une phase récurrente de l’histoire en général et telle période en particulier puis une tendance toujours présente dans la culture. La notion appelle donc une approche plurielle qui examine les diverses configurations où elle apparaît pertinente qu’elle soit au centre des verdicts rendus par tel ou tel courant ou qu’elle soit effectivement requise par l’examen des orientations qu’on observe. C’est ainsi que l’ouvrage rassemble des analyses sur les auteurs qui ont fait leur le terme Stirner Kierkegaard Nietzsche Scheler Jünger Carl Schmitt Camus comme sur des phénomènes analysés au miroir de la notion : la musique atonale (Schönberg Thomas Mann) ou les courants messianiques antinomistes (Scholem). La notion n’est donc pas cantonnée au seul domaine des valeurs morales ou à celui d’un destin de la métaphysique mais s’étend à l’esthétique à certains courants religieux à des orientations politiques fondamentales voire à une conception de l’anthropologie philosophique.