À la fin du IVe siècle un certain Calcidius qui reste encore inconnu a traduit et commenté les pages du Timée de Platon concernant la fabrication de l’âme et du corps du monde et de l’homme. Dans ce vaste ensemble de 355 chapitres un premier tiers offre une exégèse centrée sur les sciences de l’époque le reste présentant une allure plus philosophique.Étonnant recueil – unique dans toute la littérature latine – de théories scientifiques autrement inconnues le commentaire de Calcidius occupe de surcroît une place centrale dans la transmission des théories philosophiques de l’Antiquité au Moyen Âge et à la Renaissance. Ce fut pour tout le Moyen âge occidental le seul moyen avec les traductions de Cicéron d’avoir un accès en latin à une interprétation médio-platonicienne du Timée de Platon le seul récit païen pouvant faire concurrence à celui de la Genèse. Les quelques deux cents copies – dont l’une a été annotée de la main même de Pétrarque (Paris BnF 6280) et une autre de celle de Marsile Ficin en 1454 (Milan Ambr. S.14 Sup.) – témoignent de l’intérêt durable suscité par ce commentaire de l’influence profonde que cette œuvre exerça sur la construction du platonisme médiéval et de son usage comme clé herméneutique dans l’exégèse biblique.On comprendra que la traduction en français de ce document exceptionnel constitue un événement considérable.