Le « sujet » n’est pas une création moderne. Ce n’est pas davantage un concept psychologique. Moins encore l’invention de Descartes. C’est le produit d’une série de déplacements de transformations et de refontes d’un réseau de notions (sujet agent acteur auteur acte action passion suppôt hypostase individu conscience personne « je » moi Self égoïté) de principes (attribution imputation appropriation) et de schèmes théoriques mis en place dans l’Antiquité tardive (Plotin Porphyre Augustin) élaboré au Moyen Âge (Bonaventure Thomas d’Aquin) puis mis en crise à l’Âge classique par l’invention de la « conscience » (Locke). Une histoire de la subjectivité ne peut donc être qu’une archéologie du sujet travaillant la « longue durée » philosophique une histoire de la philosophie du sujet entendue comme histoire du sujet de la philosophie une « archéologie du savoir » pensée dans l’horizon de « l’histoire de l’Être ». Placé sous le double patronage de Heidegger et de Foucault ce premier volume expose une méthode introduit les concepts (périchorèse immanence psychique intentionnalité) présente les schèmes (sujet suppôt hypostase personne; attribution action inhérence dénomination) et forge les outils historiques (attributivisme subjectité) nécessaires pour construire un premier parcours philosophique et théologique dans les quatre domaines où s’articule la figure inaugurale de l’histoire de la subjectivité : Qui pense? Quel est le sujet de la pensée? Qui sommes-nous? Qu’est-ce que l’homme?