L’invention du concept de subjectivité revient à Kant. Mais celui-ci l’attribue à Descartes coupable d’avoir pris le sujet de la pensée pour une substance. De Hegel à Heidegger toute l’historiographie a été victime de ce tour de passe-passe. Il se trouve même des historiens pour chercher au Moyen Âge les prémices du « sujet moderne ».Cet ouvrage déconstruit une telle histoire. Partant du concept antique et médiéval de sujet – le support des accidents – il s’efforce de suivre un complexe de questions : quel est le sujet de la pensée l’homme le moi ou l’âme? Est-il substance? A-t-il une certitude immédiate de soi?De saint Anselme à Malebranche ce travail d’équipe met ainsi au jour des marqueurs des énoncés fondamentaux qui s’entrelacent en plusieurs lignées. Il dessine ainsi un arbre des possibles dont la certitude de soi cartésienne et le sujet kantien ne sont que des cas particuliers : au lieu d’une histoire unique orientée vers un but une généalogie véritablement multiple.