Au sens étymologique la docilité signifie l’aptitude à apprendre et fait signe vers la nécessité d’obéir pour progresser. Cette généalogie de la docilité interroge la nature les limites et les objectifs de cette obéissance requise de l’élève dans le processus d’apprentissage. L’examen des règles monastiques permet de mettre en lumière des techniques de pouvoir discrètes reposant sur les détails du quotidien : la signification morale d’un regard la législation de la parole la redistribution de l’espace et du temps dans l’imposition des rythmes collectifs. Découvrir les justifications affichées et les objectifs visés de ces pratiques c’est ouvrir la possibilité d’envisager des institutions pédagogiques organisées différemment. À côté de cette généalogie de l’école comme institution le détour par Platon et Aristote donne un point d’appui philosophique à la réflexion contemporaine sur le rôle de l’obéissance dans l’éducation. Plutôt que de justifier ou de contester le pouvoir exercé sur l’élève la réflexion philosophique doit comme à son origine poser la question des risques et des conditions du pouvoir exercé sur autrui et savoir y répondre.