Dans son Traité sur la prédestination et la prescience divine des futurs contingents Guillaume d’Ockham aborde une question déjà largement disputée à laquelle il donne une « solution » à la fois traditionnelle et originale. Traditionnelle parce qu’il défend l’idée d’une compatibilité de la science divine du futur et même du choix divin des destinées individuelles avec la liberté de chaque homme. Originale parce que le principe de sa solution réside dans une distinction de deux sortes de passés : un passé dur et un passé souple. Cette conception s’étend à la considération des rapports entre la grâce et la liberté et entre l’élection divine et le mérite qui contrairement à certaines interprétations reçues le situe à l’opposé de Pélage comme de Luther.