Les énoncés déclaratifs – les propositions – possèdent-ils un signifié propre et le cas échéant de quelle nature est ce « signifié propositionnel »? Les quatre penseurs du XIVe siècle étudiés dans ce livre – Jean Duns Scot Gauthier Burley Richard Brinkley et Jean Wyclif – ont en commun non seulement de reconnaître l’existence de tels signifiés mais encore de poser qu’il s’agit de complexes de choses indépendants du langage. Telle est la thèse centrale du « réalisme propositionnel » dont Gauthier Burley défendant l’existence de « propositions réelles » (propositiones in re) donne la formulation à la fois la plus forte et la plus problématique. On s’est dès lors efforcé de contextualiser cette thèse et d’en préciser le sens aboutissant à un double résultat : premièrement les signifiés propositionnels ne sont ni des entités abstraites (platoniciennes) ni des complexes réels « bruts » mais des objets que l’on peut qualifier d’intentionnels à savoir des contenus cognitifs objectivement fondés dans les choses; deuxièmement le réalisme propositionnel est une catégorie historiographique et philosophique de plein droit dépendante mais bien distincte du réalisme des universaux.