La philosophie stoïcienne couvre une période exceptionnellement longue depuis sa fondation par Zénon vers la fin du IVe s. av. J.-C. jusqu’à l’époque de l’empereur Marc-Aurèle au IIe s. ap. J.-C. Mais le plus étonnant est sans doute que malgré la multiplicité des auteurs qui se sont réclamés d’elle et en dépit de leurs divergences la doctrine ait conservé son identité : celle d’un rationalisme exigeant soucieux de faire droit aussi bien à la diversité de l’expérience humaine qu’au besoin symétrique de cohérence. Il serait téméraire de vouloir restituer à la fois dans les limites d’un volume la richesse des discussions qui ont jalonné l’histoire de l’école et le caractère délibérément systématique de la pensée stoïcienne. C’est pourquoi sans renoncer tout à fait à rendre compte des débats internes on a privilégié ici le point de vue de l’unité avec la conviction que si cette philosophie a séduit les contemporains et exercé une influence durable c’est moins en raison de l’originalité de ses positions particulières que de son exceptionnel esprit de synthèse et de sa capacité à répondre de façon ordonnée et cohérente aux interrogations de tout homme.