Est-il possible de proposer une nouvelle histoire des sciences humaines? L’ambition de ce livre est d’y parvenir en proposant une réflexion inédite sur le type d’unité qui innerve les sciences de l’homme. Il importe dans ce contexte de revenir au point d’émergence des sciences humaines. Foucault dans Les mots et les choses construit une interprétation particulièrement stimulante quand il affirme que c’est la naissance de la figure de l’homme dans le jeu mêlé de ses trois formes la vie le travail et le langage qui est la prémisse indispensable au développement des nouvelles positivités. Ainsi les sciences humaines se logent selon lui dans l’espace ouvert par les énoncés portant sur l’homme vivant travaillant et parlant. Si l’origine historique des sciences humaines est à chercher dans la naissance de l’homme il devient alors nécessaire de voir dans la science de l’homme (l’anthropologie) l’origine des sciences humaines. Pour Foucault la vie le travail et le langage trouvent leur répondant épistémologique dans les savoirs de la biologie de l’économie et de la philologie. Grâce à cet ajustement une histoire endogène des sciences humaines peut être contournée au profit d’une histoire exogène que la méthode archéologique peut seule dévoiler.