Souvent cité ou évoqué mais en réalité peu étudié et fréquemment réduit à quelques lieux communs Schopenhauer n’est pas tant un philosophe méconnu ou oublié qu’un philosophe méprisé. Son succès hors de l’institution universitaire lui a longtemps valu en France la réputation d’un philosophe “pour littéraires”. Si l’on entend par là que Schopenhauer est un auteur de lecture agréable qu’il écrit bien et clairement qu’il ne prend pas les mots pour les choses et qu’il s’est proposé d’écrire en allemand comme Hume écrivait en anglais on peut difficilement lui en faire grief bien au contraire à moins de considérer qu’il n’y a de grande philosophie qu’hermétique et oraculaire. Quant à prétendre comme c’est souvent le cas que sa pensée serait superficielle et peu rigoureuse les textes qui composent le présent ouvrage – qu’ils s’attachent à la métaphysique de Schopenhauer à son éthique ou à son esthétique qu’ils le confrontent à Descartes à Kant à Nietzsche ou à Wittgenstein qu’ils l’inscrivent dans la tradition ou au contraire accusent ce par quoi il rompt avec elle – aimeraient contribuer à faire justice de ce préjugé encore trop répandu.