La conscience historique comme phénomène propre à l’époque moderne s’est caractérisée par son orientation vers une révélation finale de sa vérité : la « Révolution » qui a constitué durablement son horizon. Avec l’effacement de cette même conscience historique il est normal qu’une telle représentation finale vacille. Pourtant est-il possible ou même souhaitable de renoncer à cet appel de l’ailleurs qui pendant deux siècles a gouverné contre toutes les certitudes et les pouvoirs établis une constante remise en question? Le thème révolutionnaire est foncièrement ambigu : clôture et accomplissement des temps « fin de l’Histoire » enfin close en elle-même la Révolution est aussi et d’abord révolte et exigence anhistorique souffle de messianité qui nous pousse toujours dans l’Histoire à nous représenter en dehors de l’Histoire et contre elle.C’est cette conscience messianique qui est ici mise à l’examen.