Singularités : le mot ne se dit pas tant des individus que des relations qui les lient contingentement au monde. Car l’harmonie universelle n’est pas si performante que le laisse entendre son auteur sur des questions fondamentales pour la cohérence du “Système” – en particulier celle du mal reprise au siècle d’après dans un leibnitianisme resté incompris. On concluerait à l’échec si la loi d’harmonie n’était capable d’engendrer des relations qui en écart à son fonctionnement ordinaire la modulent diversement l’infléchissent l’enrichissent pour produire localement des effets de cohésion inespérés aux lieux mêmes où elle restait inopérante.Mais pour repérer ces endroits singuliers il faut plonger dans le labyrinthe sous-jacent au réseau : prendre en compte le multiple dans ses variétés les personnages qui tissent le monde choisi et racontent son histoire les choses humaines en ce qu’elles ont d’irréductibilité au rationalisme – et qui pourtant sont par la suffisance des raisons le comble de la rationalité.Intervient alors pour la connaissance un autre modèle que la démonstration more geometrico emblème ordinaire de l’Age classique : l’Ars rationis des juristes arpenteurs de la contingence et mathématiciens du plausible maîtres d’une technique d’argumentation où la philosophie apprend que les sciences humaines peuvent aussi atteindre à la plus grande certitude.