Parce que le Liber de causis était au programme de l’enseignement universitaire parisien au XIIIe siècle il était naturel pour le professeur frère Thomas d’Aquin de composer un commentaire sur ce texte attribué alors à Aristote. Mais parce que à ce moment même le dominicain Guillaume de Moerbeke venait de découvrir les Éléments de théologie de Proclus et de les traduire en latin (18 mai 1268) Thomas enregsitrant aussitôt cet apport nouveau comprenait que le Liber de causis était un sous-produit des Éléments de Proclus et devait donc être retiré à Aristote. Du même coup il saisissait la nature platonicienne de ce texte qui le rapprochait des doctrines du Pseudo-Denys et permettait d’évaluer son platonisme.C’est pourquoi le Commentaire de Thomas sur le Liber de causis offre une présentation des doctrines platoniciennes dans la construction théologiques des premiers principes. Dans l’élaboration de ce commentaire Thomas se révèle un véritable humaniste en avance de deux siècles sur les savants de la Renaissance.