Emprunté au domaine de la lumière et assimilé au domaine de la pensée le diaphane désigne pour Aristote son inventeur une nature commune à tout milieu dans lequel la vue et la visibilité des choses s’achèvent en regard récepteur et en image reçue du monde diurne. Car il ne suffit pas qu’il y ait de la lumière et du « solide » pour que le monde puisse être vu dans ses couleurs et connu sous ses formes et ses espèces; il faut aussi qu’il y ait du diaphane c’est-à-dire un tertium quid qui relie les choses entre elles et ouvre à travers lui la porte de la réception sensible et de l’entendement. Dès lors la notion de diaphane en vient à imprégner tacitement toute la représentation du monde sous son double aspect sensible et intelligible; il s’opère là une véritable mutation du physique au métaphysique.