Le souci esthétique d’Adam Smith permet de resituer son œuvre la plus connue (La richesse des nations) comme élément d’un “système” qui prend en compte le fonctionnement particulier des lois de l’esprit dans chaque domaine : morale esthétique politique jurisprudence. L’art fournit ainsi la voie d’accès la plus plaisante à la compréhension de l’économie de l’esprit et aux lois de l’imagination. Les textes de Smith font se croiser la notion d’imitation héritée de l’esthétique de son temps et celle de système qui lui est propre. La musique instrumentale est par exemple dénuée de fonction imitative mais se donne comme un système complet et régulier. Des œuvres nous faisons retour vers l’esprit en même temps que l’expérience du plaisir lève la distinction entre l’esthétique et la théorie.L’édition proposée démontre encore la variété des préoccupations de Smith; la Lettre à l’Edimburgh Review consacrée à la culture française de son temps nous révèle le lecteur de l’Encyclopédie autant que celui de Rousseau.