« Quelle que fut la puissance avec laquelle Hegel concentrait par la pensée le monde phénoménal il lui était impossible cependant dans le cours d’un semestre de dominer entièrement l’inépuisable matière de l’histoire. […] Son premier exposé de l’hiver 1822-23 avait principalement pour fin l’évolution du concept de philosophie et voulait montrer comment celui-ci constitue en fait le fond de l’histoire […]. La Chine et l’Inde n’étaient que des exemples pour montrer de quelle manière on comprend philosophiquement un caractère national […]. Mais c’est avec prédilection qu’il s’arrêtait aux Grecs pour lesquels il conservait toujours un enthousiasme juvénil; et après avoir brièvement considéré le monde romain il cherchait enfin à ramasser en un petit nombre de leçons le moyen-âge et les temps modernes car […] là où dans le monde chrétien la pensée ne demeure plus cachée dans la foule des phénomènes mais s’annonce elle-même et se révèle dans l’histoire la philosophie peut concentrer son exposé n’ayant qu’à indiquer l’idée motrice. […] Chez Hegel chacune de ses leçons constituait un acte nouveau de la pensée chacune n’exprime par suite que la forme philosophique qui animait l’esprit à ce moment. »