Dans cette étude qui était à l’origine sa thèse de doctorat Canguilhem retrace les étapes historiques de la formation du concept de réflexe au cours des XVIIe et XVIIIe siècles c’est-à-dire depuis les premières expérimentations sur les relations entre système nerveux et système musculaire jusqu’à la formulation théorique du mouvement involontaire animal à l’époque moderne. Loin de se réduire au résultat de découvertes spécifiques et encore moins attribuable à une figure unique de la pensée scientifique le concept de réflexe s’articule au fil d’une histoire conceptuelle riche et complexe en opposition à la conception “mécaniste” du vivant héritée de Descartes. C’est cette histoire que Canguilhem nous livre dans ses mutiples sources et filiations en explorant les travaux de physiologues et biologistes tels que Willis Haller Unzer et Pochaska : un exercice exemplaire – et devenu désormais classique – d’histoire des sciences et d’épistémologie.