Robin Robertson poète anglais a eu l'idée de recueillir les témoignages de hontes publiques et d'humiliations diverses et variées vécues par soixante écrivains anglo-saxons connus du grand public. Le lecteur assiste à un cortège de situations burlesques d'espoirs bafoués de désirs frustrés de quiproquos. On y voit Chuck Palahniuk interrompu durant une lecture publique par les commentaires ironiques d'un travesti drogué distribuant des cachets opiacés aux étudiants. On découvre Jonathan Coe rampant à quatre pattes devant le public d'un studio de télévision pour se soustraire au champ des caméras. Julian Barnes raconte une rencontre d'amnésiques entre lui et son éditeur celui-ci ne se souvenant pas de son nom et lui-même cherchant désespérément le titre de son unique oeuvre publiée à l'époque. Paul Farley décrit son angoisse lors d'une lecture à l'idée que le micro puisse capter les couinements et les gémissements de ses intestins malades. Paul Bailey lors d'un salon du Livre à Bordeaux relate la brève mais remarquée intervention de Robin Cook. Les récits des blessures d'amour-propre d'écrivains teintés d'une savoureuse autodérision créent une littérature de la disgrâce pleine d'humour et d'humanité.