Si le monde est un cimetière de langues il est aussi une nécropole de religions. La mondialisation des échanges et le brassage des croyances ont au cours des siècles condamné d'innombrables religions locales que l'on pensait solidement implantées ou promises à un grand avenir. À l'inverse des cultes très minoritaires ont rayonné sur toute la terre. Alors que celui de Mithra a disparu celui de Jésus a prospéré et si les dieux de l'Égypte n'ont pas survécu à la conquête musulmane le Dieu d'Israël a traversé toutes les persécutions ; Brahma n'a plus qu'un seul temple dans toute l'Inde quand Shiva et Vishnou en ont des milliers.Demeurent solidement implantées aujourd'hui trois grandes familles de religions. Issus des pays du Croissant fertile entre le Nil et l'Euphrate première région au monde à avoir inventé l'agriculture et l'élevage les villes et l'écriture le judaïsme le christianisme et l'islam se sont choisi un dieu unique. En Inde dans un autre foyer néolithique ce sont d'autres systèmes de croyances qui se sont instaurés toujours vivants dans le jaïnisme le bouddhisme l'hindouisme et le sikkisme. À leur tour les spiritualités indiennes ont croisé les religions extrême-orientales de la Chine et du Japon. Le continent asiatique a ainsi enfanté les plus anciens fondateurs ou réformateurs religieux qui de Moïse à Zoroastre de Jésus à Mahomet du Bouddha à Confucius et Lao-Tseu continuent à marquer la vie et la mort de 90 % des humains du monde entier.