En Amérique tout semble imprégné de valeurs et de références religieuses : la politique la morale l'enseignement et jusqu'à la vie intime. Comme si l'esprit des premiers puritains continuait à régenter les lois et les moeurs de cette vieille démocratie. C'est ce rapport entre religion et politique constitutif de l'identité nationale américaine depuis trois siècles qu'explore le présent ouvrage. Il analyse la foi des pèlerins la montée en puissance des sectes évangéliques la "guerre des Bibles" entre catholiques et protestants au XIXᵉ siècle l'invocation du Credo anglo-protestant contre l'afflux des nouveaux immigrés l'annonce de la "mort de Dieu" dans les années 1930 ou l'usage plus récent du fondamentalisme religieux à des fins électorales... Au fil des chapitres il met en évidence deux conceptions rivales de la nation : l'une séculière qui puise ses racines dans l'héritage des Lumières ; l'autre baignée dans la culture des puritains et ses avatars. Dès l'origine les Fondateurs ont érigé un "mur de séparation" entre l'Église et l'État - qui sera parfois ébranlé et toujours reconstruit. Mais cet essai ne se limite pas au seul discours de l'Amérique sur elle-même. Il ne cesse de solliciter de Voltaire à Sartre le regard tantôt avisé et plus souvent biaisé des Français séduits par l'exotisme d'une Amérique si étrangère à leur tradition nationale et à leurs habitudes de pensée.