"Tu es un accident tu n'étais pas désiré"... Si ces mots ne sont pas des mots de tous les jours ils ne débordent pourtant pas les limites d'une folie ordinaire. Comme celle de confier à un ami de la famille en présence du quatrième enfant : "Je me serais bien arrêter à trois." Folies minuscules... L'idée n'est pas éloignée de celle qui fait écrire à Freud une Psychopathologie de la vie quotidienne soit la rencontre en un même lieu de l'ordinaire et du désordre quelque chose comme "l'inconscient de tous les jours". Mots de haine ou mots d'amour les folies minuscules font flèche de tout bois : "Tu es celui que j'ai le plus désiré" "mon enfant est tout pour moi". Enceinte accouchée tout absorbée par le souci du nourrisson chair et psyché mélangées peut-on être mère sans être folle ? Sur cette donnée de la vie commune Winnicott ira jusqu'à fonder une théorie psychanalytique. Au rayon des folies minuscules les folies maternelles ne sont pas seules elles n'ont pour privilège que d'être (généralement) les premières. Des folies minuscules aux folies meurtrières il y a plus qu'un pas quand la folie devient évidente parfois délirante quand il n'est d'autre issue que de faire disparaître l'être proche trop aimé trop haï. C'était en Guadeloupe il y a une vingtaine d'année.