Depuis plus de trente ans Etienne Delessert ouvre un chemin. Celui de l'artiste qui tente de trouver une Consolation. Pour creuser cette brèche les terrains d'investigations sont multiples et c'est cela qui est frappant. Les dessins pour enfants d'abord qui ont la gravité et la poésie dont les enfants ont aussi besoin les portraits parus dans les magazines et celui de Jean Piaget qui sont comme des regards perplexes sur le monde dont on essaye en vain de comprendre la complexité. Et puis il y a la peinture elle est essentielle et commence avec la densité du noir et blanc ; c'est le portrait de Kafka l'homme écrasé par l'absurde qui est comme le présage des grands Prophètes et Charlatans. Pourtant le travail d'Etienne Delessert n'est pas que la représentation d'un univers sans espoir. Il y a la fantaisie des dessins animés de Yok-Yok la transparence des aquarelles le rayonnement de Sans fin la fête l'énergie à inventer et à transmettre l'idée d'un monde meilleur avec la lecture de la Corne de brume. Il y a aussi le dessin terriblement touchant de Rita qui dort dans une quiétude absolue. Le tremblement de la main qui tient la plume est imperceptible comme le mystère de la vie.