"Partout où nous trouvons réunies dans un seul geste plusieurs intentions contradictoires le résultat stylistique appartient à la catégorie du Baroque. L'esprit baroque - pour nous exprimer à la façon du vulgaire - ne sait pas ce qu'il veut. Il veut en même temps le pour et le contre. Il veut - voici des colonnes dont la structure est un pathétique paradoxe - graviter et s'enfuir. Il veut - je me souviens d'un certain angelot appartenant à certaine grille d'une certaine église de Salamanque - lever le bras et descendre la main. Il s'éloigne et il se rapproche dans la spire. Il bafoue les exigences du principe de contradiction [...].""Au premier regard jeté sur la fenêtre de Thomar le spectateur reconnaît tous ces caractères : une tendance au pittoresque remplaçant l'exigence constructive propre au classicisme ; le sentiment de la profondeur acquisition par l'architecture d'une sorte de troisième dimension ce symptôme aussi clair que décisif ; le dynamisme remplaçant le goût par l'apparence de stabilité ; les "formes qui s'envolent" ; l'emploi cru d'éléments morphologiques naturels. Et par-dessus tout cette propension à ce qui est théâtral luxueux contourné et emphatique que la sensibilité la moins exercée remarque immédiatement dans le Baroque. Ni le Bernin ni Churriguera n'ont jamais surpassé cette fenêtre de Thomar même à l'heure du plein fleurissement du rococo."Eugenio d'Ors.