Paris le 13 juillet 1926 : en cette belle journée d'été le quartier du Jardin des Plantes est en effervescence. C'est le jour d'inauguration de la Mosquée de Paris et la foule se presse dans l'enceinte de la mosquée aux murs blancs. Les officiels - Moulay Youssef sultan du Maroc le maréchal Lyautey le président de la République Gaston Doumergue... - sont au rendez-vous et la cérémonie est organisée avec soin par le recteur Si Kaddour ben Ghabrit. Après la solennité des discours vient le tour du jeune ténor algérien Mahieddine Bachtarzi. Il lance l'appel à la prière puis Cheikh Alaoui fondateur à Mostaganem de la confrérie mystique Alaouia prononce le prêche rituel. Aux alentours du lieu de culte les militants nationalistes maghrébins emmenés par Messali Hadj dénoncent cette mosquée construite pour les "cocottes". Chacun de ces personnages - Ben Ghabrit Bachtarzi Cheikh Alaoui et Messali Hadj - incarne une des dimensions de l'histoire de l'immigration : politique religieuse ou culturelle. Intégrant les trois aspects cet ouvrage offre un portrait riche et inédit des Maghrébins de France de la fin du XIXᵉ siècle à nos jours. Peinture littérature musique mais aussi histoire militaire ou coloniale évocation des pratiques religieuses ou des mobilisations politiques autant de facettes d'une histoire méconnue et prometteuse. Composé d'une cinquantaine de contributions d'historiens de sociologues et d'intellectuels et illustré de 400 documents cet ouvrage pionnier démontre l'appartenance de l'histoire culturelle des Maghrébins en France au patrimoine et à la mémoire collective.