Le Schizo et les langues de Louis Wolfson est certainement l'un des livres les plus fascinants des années soixante-dix. Ces "Mémoires" écrits en français par un jeune schizophrène new-yorkais auraient pu connaître le destin confidentiel d'un document psychopathologique. Mais c'eût été sans compter sur le récit qu'ils recèlent : Wolfson y raconte comment pour échapper à sa langue maternelle il a mis au point un procédé linguistique ultra sophistiqué lui permettant de convertir le plus vite possible l'anglais en une autre langue faite de mots français allemands hébreux ou russes équivalents du point de vue du sens et de la sonorité. Dès l'arrivée du manuscrit ce livre qui sera publié avec une préface de Gilles Deleuze va provoquer une véritable effervescence intellectuelle et littéraire dont on peut encore percevoir l'écho aujourd'hui. Que s'est-il joué là exactement ? L'heure était venue de rouvrir le "dossier Wolfson".